Décentralisation en Côte d’Ivoire : pourquoi le modèle chinois est la voie à suivre
- 22 févr.
- 4 min de lecture
La décentralisation est un enjeu majeur pour la Côte d’Ivoire, qui cherche à renforcer
l’autonomie de ses collectivités locales tout en accélérant son développement économique et social.
Si plusieurs modèles de gouvernance décentralisée existent dans le monde, celui de la Chine se distingue par son efficacité et sa capacité à impulser une croissance rapide et inclusive. Contrairement au modèle européen, notamment français, qui reste marqué par une centralisation persistante, le système chinois offre des leçons précieuses pour la Côte d’Ivoire.
Voici pourquoi le pays devrait s’en inspirer exclusivement.
Le modèle chinois : une décentralisation compétitive et axée sur les résultats

Contrairement à ce qu'on fait croire à l'opinion publique, la Chine est l’exemple le plus abouti de décentralisation. Avec 80 % de son budget géré localement par les provinces et les villes, elle a créé un système où les entités locales rivalisent pour atteindre des objectifs nationaux. Seulement 20 % du budget est dépensé au niveau central, ce qui contraste fortement avec des pays comme la France, où la centralisation reste la norme. Cette autonomie financière permet aux provinces chinoises d’expérimenter des solutions innovantes et de s’adapter aux réalités locales.
En Côte d’Ivoire, un tel modèle pourrait transformer la gouvernance locale. En accordant aux régions, communes et villages une plus grande autonomie budgétaire, le pays pourrait stimuler une saine concurrence entre les collectivités.
Par exemple, les régions qui réussissent à améliorer l’accès à l’éducation, à réduire la pauvreté ou à développer les infrastructures pourraient servir de modèles pour les autres. Cette approche favoriserait une
dynamique de progrès continu, tout en responsabilisant les acteurs locaux.
Un système méritocratique pour des leaders compétents

L’un des piliers du succès chinois réside dans son système méritocratique. Les fonctionnaires progressent dans leur carrière en commençant par gérer un village, puis un comté, une ville, et ainsi de suite.
Leur promotion dépend de leur capacité à atteindre des objectifs concrets, tels que la croissance économique locale, l’amélioration des infrastructures ou la réduction des inégalités. Ce système garantit que les
leaders locaux sont compétents et motivés par des résultats tangibles.
En Côte d’Ivoire, un tel mécanisme pourrait révolutionner la gestion des collectivités locales. Actuellement, les maires et les présidents de conseils régionaux sont souvent choisis sur des bases politiques plutôt que sur leurs compétences ou leur expérience.
En adoptant un système méritocratique inspiré de la Chine, le pays pourrait s’assurer que les responsables locaux sont sélectionnés pour leur capacité à répondre aux besoins de leurs populations. Cela renforcerait la confiance des citoyens dans leurs institutions locales et améliorerait l’efficacité des politiques publiques.
La flexibilité locale : un atout pour l’innovation

En Chine, les provinces sont libres d’expérimenter des solutions adaptées à leurs spécificités locales. Si une approche fonctionne, elle est reproduite ailleurs ; si elle échoue, elle est abandonnée. Cette flexibilité permet une innovation constante et une adaptation rapide aux défis locaux.
Pour la Côte d’Ivoire, cette approche serait particulièrement bénéfique. Les régions du nord, par exemple, pourraient développer des stratégies spécifiques pour lutter contre la désertification, tandis que les zones côtières pourraient se concentrer sur la gestion des ressources maritimes. En laissant les collectivités locales décider des moyens pour atteindre les objectifs nationaux, le pays pourrait
tirer parti de la diversité de ses territoires et de leurs potentiels respectifs.
Les limites du modèle européen, notamment français
Contrairement au modèle chinois, le système français de décentralisation reste marqué par une centralisation persistante. Malgré des réformes visant à accorder plus d’autonomie aux régions, les collectivités locales françaises dépendent encore largement de l’État central pour leurs ressources et leurs décisions. Cette centralisation limite leur capacité à innover et à répondre rapidement aux besoins locaux.
La Côte d’Ivoire qui a longtemps adopté un modèle similaire à celui de la France continue de reproduire ses lacunes. Le pays a besoin d’une décentralisation audacieuse, qui donne aux collectivités locales les moyens d’agir de manière autonome et efficace. Le modèle chinois, avec son accent sur la concurrence, la méritocratie et l’innovation locale, est bien plus adapté aux défis ivoiriens.
Décentralisation en Côte d’Ivoire : Pourquoi la Côte d’Ivoire doit définitivement se détourner du modèle français
Le modèle français de décentralisation, bien que structuré, reste trop rigide et centralisé pour répondre aux besoins d’un pays en développement comme la Côte d’Ivoire. La France a certes mis en place des institutions comme l’École nationale d’administration (ENA) pour former ses élites, mais ce système a souvent été critiqué pour son manque de diversité et son éloignement des réalités locales. En outre, la centralisation persistante en France a
conduit à des inégalités territoriales et à une lenteur dans la prise de décision.
En revanche, le modèle chinois, avec son approche pragmatique et axée sur les résultats, offre une alternative bien plus adaptée à la Côte d’Ivoire. Il permettrait au pays de tirer parti de la diversité de ses régions tout en maintenant une cohésion nationale.

Conclusion : la voie chinoise pour une Côte d’Ivoire décentralisée et prospère
La Côte d’Ivoire a tout à gagner en s’inspirant du modèle chinois de décentralisation. Ce système, fondé sur la concurrence, la méritocratie et l’innovation locale, est bien plus adapté aux défis du pays que le modèle européen, notamment français, qui reste trop centralisé et rigide. En responsabilisant les collectivités locales et en leur donnant les moyens d’agir, la Côte d’Ivoire pourrait accélérer son développement et construire une gouvernance plus efficace et plus proche des citoyens.
Il est temps pour la Côte d’Ivoire de faire le choix audacieux d’une décentralisation inspirée par le modèle chinois. C’est la clé pour un avenir plus prospère, plus équitable et plus dynamique.
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