Autoroutes de l'information et autoroutes physiques : un double chantier pour un développement inclusif en Côte d'Ivoire

Dans un monde où le numérique est devenu un moteur essentiel du développement, la Côte d'Ivoire ne peut plus se contenter de moderniser ses infrastructures physiques sans accorder la même attention aux infrastructures numériques.

Construire des autoroutes et des ponts est indispensable pour fluidifier la circulation des biens et des personnes, mais il est tout aussi crucial de bâtir des "autoroutes de l'information" pour connecter la population aux opportunités du numérique.

En parallèle des investissements dans les routes et les transports, la Côte d'Ivoire doit accélérer la digitalisation de son administration et réduire la fracture numérique pour garantir un développement inclusif et compétitif.

1. L'importance des infrastructures numériques pour la modernisation du pays

Dans un pays en pleine croissance comme la Côte d'Ivoire, l’accès à Internet et aux services numériques de qualité n’est plus un luxe, mais une nécessité.

Un réseau numérique performant permet :

• Une administration plus efficace et transparente, avec des démarches en ligne qui réduisent la bureaucratie et la corruption.

• Une meilleure compétitivité économique, en facilitant l'innovation, l'entrepreneuriat et l'intégration des entreprises locales dans l'économie mondiale.

• Une éducation et une formation améliorées, en permettant aux jeunes d’accéder aux ressources numériques et aux cours en ligne.

• Une inclusion sociale accrue, en connectant les populations rurales aux services financiers, de santé et d'éducation.

  
  

2. Réduire la fracture numérique (autoroute de l'information) : un enjeu d’équité nationale

La fracture numérique est une réalité en Côte d’Ivoire : l’accès à Internet et aux technologies reste inégal entre les zones urbaines et rurales, entre les différentes classes sociales et même entre les générations. Pour que le numérique profite à tous, il est indispensable de :

• Développer l’accès à Internet haut débit sur l’ensemble du territoire, en déployant la fibre optique et la 4G/5G dans les régions reculées.

• Rendre les outils numériques plus abordables, en favorisant la production ou l’importation de smartphones et d’ordinateurs à bas coût.

• Former la population aux usages du numérique, pour que chacun puisse utiliser les services en ligne de l’administration et du secteur privé.

3. Digitaliser l’administration publique : un levier de modernisation et de transparence

Un État digitalisé est un État plus efficace. La Côte d’Ivoire peut s’inspirer des modèles réussis, comme ceux du Rwanda ou de l’Estonie, pour moderniser son administration et améliorer la relation entre les citoyens et les services publics.

Cela passe par :

• La mise en place de plateformes en ligne pour les documents administratifs (actes de naissance, permis, cartes d’identité, impôts, etc.).

• L'automatisation des services pour réduire les délais d’attente et limiter la paperasse.

• Une cybersécurité renforcée, pour protéger les données des citoyens et des entreprises.

4. Un développement parallèle et complémentaire des infrastructures

Il ne s'agit pas d’opposer infrastructures physiques et infrastructures numériques, mais de les penser comme un tout. Une route qui relie une ville à une autre permet le transport des marchandises, mais une "autoroute numérique" reliant ces mêmes villes permet la fluidité des données et des échanges économiques. Un bon équilibre entre les deux favorisera une Côte d’Ivoire plus connectée, plus moderne et plus prospère.

Conclusion

La Côte d'Ivoire a déjà amorcé sa transformation numérique, mais pour accélérer son développement, elle doit investir massivement dans la construction de ses "autoroutes de l’information" en parallèle de ses infrastructures physiques.

En réduisant la fracture numérique et en digitalisant l’administration, le pays pourra améliorer la qualité de vie de ses citoyens, renforcer sa compétitivité et bâtir une économie plus inclusive et dynamique. L’avenir du pays dépendra autant de la solidité de ses routes que de la rapidité de sa connexion au monde numérique.