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Apprendre et désapprendre à l'ère des Intelligences Artificielles (IA)

  • 23 janv.
  • 4 min de lecture

L’avènement des Intelligences Artificielles (IA) a profondément transformé notre rapport au savoir, à l’apprentissage et à la connaissance.

Dans un monde où les machines sont capables de traiter, d’analyser et de générer des informations à une vitesse et une précision inégalées, les humains sont confrontés à un défi sans précédent : apprendre à apprendre différemment, et parfois, désapprendre pour mieux se réinventer.


Cet article explore les implications de l’IA sur les processus d’apprentissage et de désapprentissage, en s’appuyant sur des exemples concrets et des réflexions pédagogiques.




1. Apprendre à l’ère des IA : nouvelles compétences, nouveaux défis


a. L’IA comme outil d’apprentissage

Les IA, comme les modèles de langage (ChatGPT, Bard, etc.) ou les systèmes de recommandation (Netflix, Spotify), sont devenues des assistants précieux pour l’apprentissage. Elles permettent un accès instantané à l’information, une personnalisation des contenus et une adaptation aux besoins individuels. Par exemple, un étudiant peut utiliser une IA pour comprendre un concept complexe en mathématiques, obtenir des explications adaptées à son niveau, ou même générer des exercices personnalisés.


Cependant, cette facilité d’accès pose la question de la profondeur de l’apprentissage. Les apprenants risquent de devenir dépendants des IA pour fournir des réponses rapides, sans développer une compréhension approfondie ou une pensée critique. Ainsi, l’enjeu n’est plus seulement d’acquérir des connaissances, mais de savoir interroger, évaluer et contextualiser les informations fournies par les machines.


b. Les compétences du futur

À l’ère des IA, certaines compétences deviennent essentielles :

- La littératie numérique : comprendre comment fonctionnent les IA, leurs limites et leurs biais.

- La pensée critique : évaluer la qualité et la pertinence des informations générées par les IA.

- La créativité : les IA excellent dans l’exécution de tâches répétitives, mais la créativité humaine reste irremplaçable.

- L’apprentissage continu : dans un monde en mutation rapide, la capacité à se former tout au long de la vie est cruciale.


Par exemple, un professionnel du marketing doit désormais maîtriser des outils d’IA pour analyser des données clients, mais aussi savoir interpréter les résultats et proposer des stratégies innovantes que l’IA ne peut pas concevoir seule.



2. Désapprendre : un impératif pour s’adapter


a. Pourquoi désapprendre ?

Le désapprentissage consiste à abandonner des connaissances, des habitudes ou des méthodes devenues obsolètes ou inefficaces. À l’ère des IA, cette capacité est essentielle pour s’adapter aux changements technologiques rapides.


Par exemple, un comptable qui a appris à travailler avec des systèmes manuels doit désapprendre ces méthodes pour maîtriser des logiciels automatisés et des IA de gestion financière.


b. Exemples de désapprentissage

- Dans l’éducation : les enseignants doivent désapprendre l’idée qu’ils sont les seuls détenteurs du savoir. Avec les IA, les élèves ont accès à une multitude de sources d’information. Le rôle de l’enseignant évolue vers celui de guide, de facilitateur et de mentor.

- Dans le monde professionnel : les métiers évoluent rapidement. Par exemple, les chauffeurs de taxi doivent désapprendre certaines pratiques traditionnelles pour s’adapter aux plateformes numériques et aux véhicules autonomes.


c. Les défis du désapprentissage

Désapprendre est souvent plus difficile qu’apprendre, car cela remet en question des certitudes et des habitudes ancrées. Les IA peuvent aider en fournissant des feedbacks instantanés et en proposant de nouvelles méthodes, mais le processus reste profondément humain. Il nécessite une ouverture d’esprit, une flexibilité cognitive et une résilience face à l’incertitude.



3. L’IA et la transformation des systèmes éducatifs


a. Personnalisation de l’apprentissage

Les IA permettent de créer des parcours d’apprentissage sur mesure, adaptés au rythme et aux besoins de chaque apprenant. Par exemple, les plateformes comme Khan Academy ou Duolingo utilisent des algorithmes pour ajuster les exercices en fonction des progrès de l’utilisateur. Cette personnalisation renforce l’engagement et l’efficacité de l’apprentissage.


b. L’évaluation et le feedback

Les IA peuvent évaluer les travaux des élèves, fournir des feedbacks détaillés et identifier les domaines à améliorer. Par exemple, des outils comme Grammarly utilisent l’IA pour corriger des textes en temps réel, tout en expliquant les erreurs. Cependant, cela pose des questions éthiques : comment garantir que les IA ne renforcent pas des biais existants dans l’évaluation ?


c. La collaboration humain-IA

L’éducation de demain reposera sur une collaboration entre humains et IA. Les enseignants pourront se concentrer sur des tâches à forte valeur ajoutée (encadrement, motivation, développement de compétences sociales) tandis que les IA géreront les tâches répétitives (correction, gestion des données).


Par exemple, un professeur pourrait utiliser une IA pour générer des quiz personnalisés, tout en consacrant plus de temps à des discussions philosophiques avec ses élèves.



4. Les limites et les risques de l’IA dans l’apprentissage


a. La dépendance technologique

Un risque majeur est que les apprenants deviennent trop dépendants des IA, perdant ainsi leur autonomie et leur capacité à résoudre des problèmes par eux-mêmes. Par exemple, un étudiant qui utilise systématiquement une IA pour rédiger ses dissertations ne développe pas ses compétences rédactionnelles.


b. Les biais des IA

Les IA sont entraînées sur des données existantes, qui peuvent contenir des biais. Par exemple, un système de recommandation de carrières pourrait orienter les femmes vers des métiers traditionnellement féminins, renforçant ainsi les stéréotypes de genre. Il est donc crucial d’enseigner aux apprenants à questionner et critiquer les résultats des IA.


c. La déshumanisation de l’éducation

Si les IA prennent une place trop importante, l’éducation risque de perdre sa dimension humaine. Or, l’apprentissage ne se résume pas à l’acquisition de connaissances : il inclut également le développement de compétences sociales, émotionnelles et éthiques, qui nécessitent des interactions humaines.



5. Conclusion : apprendre et désapprendre, un défi humain


À l’ère des IA, apprendre et désapprendre sont deux faces d’une même médaille. Les IA offrent des opportunités extraordinaires pour enrichir et personnaliser l’apprentissage, mais elles exigent également une réflexion profonde sur ce que signifie être humain dans un monde de plus en plus automatisé. Les éducateurs, les apprenants et les professionnels doivent développer une culture de l’adaptabilité, où l’apprentissage continu et le désapprentissage deviennent des compétences clés pour naviguer dans un paysage en constante évolution.


En fin de compte, l’IA ne remplacera pas l’humain, mais elle peut nous aider à devenir de meilleurs apprenants, à condition que nous sachions rester critiques, créatifs et ouverts au changement.

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